Mes portraits de cœur


 

Ce second spectacle d’Edouard Exerjean fait se succéder une galerie de portraits, du XVIIème au XXème siècle, croqués parmi les meilleurs auteurs et enrichis de prolongements musicaux des plus évocateurs.

PROGRAMME

Sacha Guitry : Anna de Noailles
Paul Morand : Fouquet ou Le Soleil Offusqué
Mozart : Menuet
Madame de Sévigné : Le Mariage de Lauzun
Louise de Vilmorin : Madame de
Gabriel Pierné : Bagatelle
Léon-Paul Fargue : Paul Poiret
François Bott : La Demoiselle des Lumières
Liszt : 3ème Consolation
Marquis de Sade : Il y a place pour deux
Clementi : Sonatine en sol majeur
Comtesse de Boigne : Chateaubriand
Honoré de Balzac : Le Colonel Chabert
Chopin : Nocturne posthume op.20
La Bruyère : Les Caractères
Jean de La Fontaine : La Jeune Veuve
Maurice Ravel : Jeux d’eau
Octave Mirbeau : 21 jours d’un neurasthénique
Jean Cocteau : Sarah Bernhardt
Francis Poulenc : Villageoises

 

CRITIQUES

  • Philippe FANER – Marseille L’Hebdo
    On a vu au Lenche un exercice de style… Dès que le rideau se lève, on devine le parti-pris esthétique de la démarche. Les tissus de velours rouge courent d’un encadrement à l’autre dans un bel enchaînement. Les deux fauteuils de couleur sont à leur place. Le piano joue un rôle central sur le devant de la scène. L’impression du début se confirme au fil d’un spectacle qui se joue à une voix et à deux mains. Par un jeu subtil de lumières, Edouard Exerjean enchaîne ses « Portraits de cœur » dans une mise en scène impeccablement réglée, signée Maurice Vinçon. Les textes de Guitry, La Fontaine, Balzac – l’acteur est génial dans le rôle du Colonel Chabert – nous remémorent quelques petits plaisirs de la langue française. Et, entre chaque évocation, le piano sonne comme une respiration. Edouard Exerjean a eu l’intelligence et le courage de mêler ses deux passions, la musique et la littérature. Il nous les fait partager avec un égal talent.Philippe FANER – Marseille L’Hebdo – Jeudi 1er Février 2001 

  • Michèle TADDEI – La Provence
    Edouard EXERJEAN ou les choix d’un « honnête homme » au Théâtre de LencheAvec « Mes Portraits de Cœur », celui que l’on connaissait comme pianiste et « diseur » franchit le pas et revêt les habits neufs du comédien…Que voilà un charmant spectacle ! Plus que charmant d’ailleurs : intelligent et savoureux. Edouard Exerjean qui, avec « Mes Partitions Littéraires », avait déjà relevé le défi sentimental de mêler des morceaux choisis – textes et piano – renouvelle ses vœux avec « Mes Portraits de Cœur ». Si le principe est resté le même, harmonieuse rencontre entre les mots et les notes, le travail a pris une autre dimension. Comme si nous étions passés d’une récréation – déjà très agréable – concoctée par un homme qui réunissait ses passions pour son plaisir et le nôtre, à un « vrai » spectacle, maîtrisé dans tous ses aspects.

    Le pianiste Exerjean possède magistralement l’art du concert, cette façon de rendre vivante et magique la musique et de la sublimer par un subtil mélange d’humilité et de présence. Il est parvenu à mettre ces qualités au service du comédien Exerjean.

    Car on peut maintenant parler de comédien et non plus simplement de « diseur ». L’étape est franchie. Grâce en grande partie à l’intervention de Maurice Vinçon : il a su canaliser l’enthousiasme pour donner toute leur place aux changements de tons, à la composition de certains personnages – le Colonel Chabert est saisissant – et au jeu avec le décor et les lumières.

    Le choix des textes comme celui des musiques qui enracinent l’atmosphère, intime et chaleureuse, est un bonheur…
    Et le public n’aura jamais eu à ce point le sentiment de partager l’intimité « culturelle » d’un « honnête homme » qui ajoute à tous ses talents celui de rendre accessibles et « familières » les grandes œuvres qui jalonnent le génie créateur, toutes époques confondues.

    Michèle TADDEI – La Provence du Vendredi 7 Mai 1999