Mes Partitions Littéraires
Sacha GUITRY : Anna de Noailles
W.A. MOZART : Andante de la Sonate K.415
Jean COCTEAU : Ma mère s’habille pour le théâtre
Reynaldo HAHN : Valse
Miguel ZAMACOIS : Le chapeau au théâtre
Paul FORT : Le bonheur est dans le pré
Francis POULENC : Pastourelle
Jean de LA FONTAINE : Le héron
La fille
Jean ANOUILH : La cigale
Erik SATIE : Valse
Patrick SUSKIND: Le Parfum
Isaac ALBENIZ: Granada
Louise de VILMORIN : Madame de
Germaine TAILLEFERRE : Romance
Jean COCTEAU: Le menteur
Francis POULENC : Mouvements Perpétuels
Jean de LA BRUYERE : Giton et Phédon
Jacques PREVERT : Page d’écriture
Emmanuel CHABRIER : Feuillet d’album
Victor HUGO : Le mot
Geo KOGER : L’amour au passé défini
Sous le titre ambigu et significatif de Mes Partitions Littéraires, cet excellent pianiste présente en effet (on l’a déjà vu à Marseille et à Paris) un très remarquable « spectacle à un seul personnage » qui associe Francis Poulenc et Sacha Guitry, Jean Anouilh et Emmanuel Chabrier, Jean de la Fontaine et Claude Debussy – pour ne citer que les plus connus, mais pas forcément les plus surprenants. Que nos lecteurs, assoupis, voire assommés par de précédentes expériences de « récitals poétiques », oublient ces mauvais souvenirs ! Edouard Exerjean n’engendre ni la mélancolie ni la complaisance ; il croque les bons – les beaux – mots comme des fruits charnus ; ses notes sont pleines de malice ; on sourit, on rit, on grince et l’heure qu’il nous donne ne dure qu’un instant. Bref, avec ses « Partitions Littéraires », Edouard Exerjean prouve qu’on peut se montrer raffiné sans pédanterie et drôle sans vulgarité. De même que le pianistecomédien, ce genre d’oiseau n’est pas très fréquent….
Gérard GEFEN – La Lettre du Musicien N°157 – Janvier 1995
Pierre ROUMEL, Le Provençal (Marseille)
Le voici en toute intimité. Celle d’un décor à sa main, à sa mesure : un piano à queue, un fauteuil, une table, une nature morte dans son cadre, des fleurs fraîches dans leur vase.
Le voici en habit de concert, au rendez-vous de ces « Partitions Littéraires »dont Edouard Exerjean devient l’incomparable soliste. Baisse un peu l’abat-jour ! La parole est à la musique.
Et Mozart de caracoler avec Cocteau, Zamacoïs avec Poulenc, le « Lorenzaccio » de Paul Morand avec la Granada d’Albeniz. Et Chopin de musarder d’un nocturne au côté de la «Ninon » de Musset. Et Debussy de se faire complice du « violon » de Louise de Vilmorin et Chabrier du marteau d’ivoire de Barbara. Et le « Debureau » de Guitry d’y aller d’une ultime pirouette, histoire de rejoindre sur sa corde sensible l’oiseau-lyre de Prévert.
Oiseau-lyre, oiseau-dire… Edouard Exerjean vole désormais de ses propres ailes sur les hauteurs d’auteurs qui n’appartiennent qu’à lui. On ne saurait manquer le voyage.