Ramener la carrière d’André Messager essentiellement à celle d’un compositeur d’opérette de la « belle époque » serait non seulement restrictif mais injuste.
Ce remarquable musicien qui fut organiste, chef d’orchestre, directeur de théâtres, compositeur de partitions aujourd’hui regrettablement oubliées
mais pas moins séduisantes, aura été également l’ami de Chabrier, de Debussy dont il dirigea la création de « Pelléas et Mélisande », et de Fauré.
Le propos d’Edouard Exerjean est de révéler le parcours d’un musicien éclectique et glorieux.
Lire ci-après l’article paru dans le journal La Marseillaise
« Vendredi soir dernier, notre amateur éclairé de musiques du XIX/XXème siècle, Édouard Exerjean, avait choisi de parler de ces musiques dites « légères » mais qui sont en réalité «limpides et libératrices », et surtout si agréables à entendre.
Messager, donc, mais aussi Chabrier, Fauré, Hahn ou même Debussy étaient au programme de la conférence-concert à l’Opéra. Foyer bien rempli, estrade aussi puisque pas moins de neuf chanteurs et trois pianistes entouraient le conférencier/pianiste.
De jeunes chanteurs élèves des classes de chant des Conservatoires d’Aix et de Marseille ont défendu avec beaucoup de plaisir et dans des dictions irréprochables ( élément primordial dans ces partitions) des mélodies ou des extraits d’opérettes connus de tous les amateurs et fort bien accompagnés par Anne Favre ou Fabienne Mattei.
On donnera pourtant une mention spéciale à Océane Champollion très à l’aise dans sa coquine présentation de J’ai deux amants. Plusieurs de ces interprètes prometteurs sont d’ailleurs à retrouver sur la scène de l’Odéon les 4 et 5février pour les représentations de Véronique, petit bijou du même Messager.
Comme toujours Édouard Exerjean a fait découvrir des aspects plus ou moins méconnus du compositeur élégant et talentueux, retrouvant au cours de ses recherches des textes signés des plus grandes plumes de la Belle Époque, présentant le tout avec clins d’œil, anecdotes piquantes et spirituelles.
Et partageant le clavier, l’enthousiasme et l’énergie avec Anahid Ter Boghossian pour des partitions à quatre mains. Un beau moment de «défense et illustration» de l’opérette que l’Opéra de Marseille aussi défend avec acharnement.
Gisèle Laval (Journal La Marseillaise 31/01/2017) »
PROGRAMME |
André MESSAGER : Valse n°1 Emmanuel CHABRIER : Souvenirs de Munich
FAURE – MESSAGER : Souvenirs de Bayreuth
Anahid Ter Boghossian et Edouard Exerjean piano quatre mains
Reynaldo HAHN- Paul VERLAINE: D’une prison
Gabriel FAURE- Victor HUGO : Mai
Valentin THILL et Anne FAVRE
Claude DEBUSSY- Pierre LOUYS: un extrait des
« Trois Chansons de Bilitis »
Marie TENDRAIEN et Anne FAVRE
André MESSAGER
– Air de Fortuniopar Adrian AUTARD
– J’ai deux amants (L’Amour Masqué de Sacha Guitry)
par Océnane CHAMPOLLION
– De ci, de là (Véronique)
par Barbara BOURDAREL et Meng ZANG
– L’Escarpolette (Véronique)
par Marie-Elise WEIGEL et Liang WU
– L’amour est un oiseau rebelle (Passionnément)
par Marie TENDRAIEN
– Pour sortir en toutes saisons (Passionnément)
par Jenifer OUTRE-PINI
– Tous les deux me plaisent (Coup de Roulis)
par Jenifer OUTRE-PINI
Fabienne MATTEI piano
Lire ci-après l’article paru dans le journal La Provence du 24 janvier 2017
Édouard Exerjean se fait l’ambassadeur du compositeur et chef André Messager
Pour le commun des mortels, l’œuvre d’André Messager est associée à Véronique, l’opérette qui lui a assuré le succès dès sa création en 1898. Et à certains refrains dont les mélodies sont restées gravées dans les mémoires comme Poussez, poussez l‘escarpolette ou De ci, de là.
Les amateurs auront tout le loisir de retrouver ces airs lors du spectacle programmé au théâtre de J’Odéon les 4 et 5 février. Dans la conférence concert qu’il donne au foyer de l’Opéra, vendredi à 18h, Ëdouard Exerjean démontrera que le compositeur d’opérettes de la « Belle époque » gagne à être mieux connu, son talent ne se cantonnant pas à ce seul exercice. « C‘était un homme de grande curiosité, rectifie en fin connaisseur Édouard Exerjean, un visionnaire au talent immense« . Ses premiers succès sont des opérettes, un opéra-comique et son ballet Les deux pigeons. André Messager dirige les Ballets russes, en pleine ascension.
Organiste, chef d’orchestre, directeur de théâtres, le compositeur gagne la confiance et l’amitié de Gabriel Fauré.
Dans sa conférence concert, Édouard Exerjean ne manquera pas d’évoquer cette relation complice entre les deux hommes avec le talent qu’on lui connaît.
De même qu’il mettra en avant le rapprochement opéré avec Claude Debussy dans un XXème siècle balbutiant. Rapprochement à propos duquel il évoquera les échanges épistolaires entre les deux hommes. ll dirigera d’ailleurs la création de Pelléas et Mélisande, opéra en cinq actes de Debussy. « Mais qui dit André Messager, dit voix, ajoute avec empressement
Édouard Exerjean. Cette évocation aurait été incomplète sam la participation de chanteurs ».
C’est donc avec la complicité active de Patricia Schnell et d’Isabelle Vernet des classes de chant des Conservatoires de musique d’Aixet Marseille, que plusieurs jeunes chanteuses (neuf au total) issues de ces formations, viendront rythmer cette évocation .’ flamboyante …
Dans les dernières années de sa vie, André Messager ne dirigera plus de théâtre ou d’orchestre mais composera encore et toujours. Presque jusqu’à son dernier souffle. « A lui seul, il évoque la musique dans sa totalité et sa diversité, » résume Édouard Exerjean.
Ph.F. Le 27 janvier à 18h au foyer de l’Opéra